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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 10:46

Soul Kitchen (2009) de Fatih Akin

 

Soul Kitchen Fatih AkinA Hambourg, dans un coin plutôt zone, Zinos, un jeune chevelu d’origine grecque, possède un vaste entrepôt/hangar qu’il a transformé en  un bar-restaurant, le Soul Kitchen. La nourriture y est médiocre mais le restau a ses habitués. Par hasard, Zinos se retrouve à embaucher un vrai chef particulièrement irascible qui va faire fuir les habitués. Par hasard encore, il va retrouver un de ses anciens camarades d’école devenu homme d’affaires immobilier plutôt véreux. De plus, la fiancée de Zinos partant pour 6 mois en Chine, il cherche un gérant pour le Soul Kitchen afin d’aller la rejoindre. Le frère de Zinos enfin, Illias, condamné pour cambriolage, vient le trouver afin qu’il lui fournisse un emploi lui permettant d’être mis en semi-liberté. La conjonction de tout cela, ajoutée au Fisc et au Services d’Hygiène lui tombant sur le dos (dos déjà malmené par une hernie discale), va entraîner Zinos dans la galère.

 

Après le poignant Head on et l’émouvant De l’autre côté (deux films hautement recommandés), Fatih Akin change de registre avec cette comédie. Avec bonheur ! Les mésaventures de Zinos ne cessent de faire sourire tout le long du film. Attention, on n’est ni dans la comédie grasse, ni dans la mièvrerie, rien de lourd, rien de gnan-gnan, mais une énergique comédie "soul-rock" réjouissante (avec une bande originale pas dégueulasse).

Des acteurs tous impeccables, crédibles et attachants (petit coup de cœur perso pour Birol Ünel – le héros de Head on - ici dans le rôle du cuistot caractériel et lanceur de couteau). Aucun des personnages, y compris secondaires, n’est caricaturé, tous existent, ont de l’épaisseur (cf la grand-mère qu’une scène suffit à caractériser).

Pendant une heure trente, on fraye avec la faune néo-marginale de Hambourg, les amateurs de rock, les presqu’artistes, les supporters de Sankt-Pauli, les squatters, les petits braqueurs de seconde zone, et on a envie d’en être.

Question mise en scène, on est loin de la réalisation plate et sans âme des médiocres faiseurs. L’ensemble est soutenu, rythmé, et quelques plans, quelques effets discrets mais judicieux, laissent à comprendre qu’on a affaire à un véritable cinéaste de talent.

Pour finir et faire un rapprochement, pour ceux qui ont vu Hi-Fidelity, et bien on peut dire que les trois disquaires héros du film de Frears iraient sans aucun doute passer leurs soirées au Soul Kitchen.

Bref, une heure trente d’éclate.

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